Le club de demain. 3/3

« L’avènement d’un modèle de club plus commercial et professionnalisé, une évolution possible et souhaitable ? Quelles nouvelles complémentarités possibles demain entre structures professionnelles et amateurs ?  » 

Mardi 13 juillet 2021 9h/12h Visio-conférence Zoom

Après avoir identifiés les enjeux à relever par les clubs,-éclairés et exacerbés de façon inégale et marquante par la crise sanitaire-, et leurs stratégies de redéploiement aux côtés des territoires, nous questionnons à l’occasion de cette dernière rencontre consacrée au « Club de demain, post 2024 »,  l’évolution des modèles économiques des clubs et leur capacité d’adaptation.

Engagés dans des logiques de modernisation, de rationalisation et de mutualisation de leur offre sportive territoriale, contraints par des demandes de pratiques de plus en plus volatiles et qui mutent, d’accessibilité aux équipements à renforcer, et de montée en puissance d’une concurrence privée, les clubs sont invités à questionner l’évolution possible de leur modèle historique de développement.

Face à une clientèle de moins en moins captive (licences, génération Z, …), à des partenaires plus difficiles (ROI, …) et à une offre de lien social moins prisée, les clubs sont invités en effet à repenser leurs offres de services, et à organiser différemment leur stratégie de développement. Comment valoriser ainsi davantage l’ancrage et l’engagement territorial  de chaque structure sportive ? De façon corollaire, comment pour les fédérations accompagner et organiser au mieux demain la cohabitation plus affirmée demain entre structures commerciales et structures associatives ? Quelles incidences pour le modèle économique des fédérations, et quels impacts sur les dispositifs dédiés à la haute performance et leurs financements ? Quels enjeux de compétences associés relever pour les  bénévoles et les cadres dirigeants ? Comment professionnaliser véritablement les équipes face à ces challenges commerciaux et stratégiques ? Quelles limites à ce scénario entrepreneurial ?

Au-delà de ces questionnements, ce sont également la nature et l’équilibre de la relation entre fédérations nationales et acteurs de terrain qui semblent pouvoir être impactés et revus. La fédération, dépassant le simple rôle de relais des politiques publiques à déployer sur le terrain, pourrait-elle ainsi devenir un centre de ressources et d’expertises à vocation davantage commerciale au service du développement des clubs et de leurs partenaires, en charge de déployer des offres prioritairement adaptées à leur marché local, avec l’appui des territoires ? Les clubs pourraient-ils s’inscrire dans une logique de contractualisation plus marquée et plus ciblée avec les territoires pour accompagner le développement de la pratique locale ?  Face à l’enjeu économique, la montée en puissance attendue des Projets Sportifs Territoriaux (PST) suffira-t-elle à maintenir la coordination efficace entre politiques fédérales, publiques et territoriales liées à la haute performance et à l’essor souhaité du sport pour tous ?

Personne ne sait vraiment à ce jour quelle vision se profile réellement pour le sport en France au-delà de 2024 ? Les dirigeants de Paris 2024 mettent en avant la promesse d’un héritage fort et partagé demain par la population susceptible d’accompagner largement et durablement le développement de la pratique sportive sur l’ensemble du territoire. Cette vision souhaitable ne peut cependant suffire. Même si la réussite de la reprise sportive s’impose, elle nécessite en effet selon nous d’être prolongée par la définition plus précise d’un modèle de développement pour le sport français et ses acteurs d’ici 2030. Par exemple, le monopole de la délégation sportive accordée aux fédérations ne pourrait-il pas être remis en question par le droit européen en matière de concurrence ? Quels en seraient les effets sur le modèle de fonctionnement futur des fédérations ? Sur un autre registre, les clubs comme les territoires vont être incités à arbitrer quant à leurs prochains équipements, autour des nouvelles normes environnementales qui se développent (engrais, consommation d’énergie, …). Ces décisions orienteront nécessairement les usages et les clubs seront impactés. Comment s’inscrire avec ces tendances de fond ?

 

Quel pays sportif voulons-nous vraiment être en 2030, et comment les jeux de Paris en 2024 peuvent-ils y contribuer ? Quelles compétences-cibles pour les fédérations sportives demain, et autour de quels projets pour les clubs invités à influencer plus directement la gouvernance fédérale dès 2024 ?

Quelle solidarité possible entre structures commerciales et associatives ? Entre structures professionnelles et amateurs ? (Les clubs professionnels bousculés également par la crise essaient de sortir de la « télé-dépendance » ou de réinventer leur modèle. Ne pourrait-il pas y avoir convergence d’intérêt avec les acteurs associatifs ?). Plusieurs fédérations composent déjà avec cette dualité (golf, montagne et escalade, bowling, squash, football, basket ball, …). Quels enseignement en retirer et quels axes de progrès à privilégier ?

Les taxes « Buffet » comme celles sur les paris sportifs et sur les jeux hors paris sportifs, ne devraient-elles pas être totalement déplafonnées pour faciliter le financement de la transformation du modèle sportif, et accompagner ainsi via l’ANS l’évolution économique des clubs ? Le CNOSF ne peut-il pas s’engager dans la constitution d’un fonds d’investissement où de démarches facilitées de crowfunding pour faciliter l’amorçage des projets de modernisation des fédérations et des clubs ? Les clubs professionnels ne doivent-ils pas être davantage responsabilisés et évalués sur leurs capacités à soutenir localement et de façon solidaire les clubs amateurs dans une logique à la fois de rayonnement et de performance sociale territoriale ?

Dans tous les cas les acteurs sportifs, nationaux et locaux, sont invités à se saisir de façon proactive de cet enjeu.

Les opportunités sont nombreuses, et les fédérations aux côtés des territoires doivent réinventer la place du club dans la cité et sa logique de développement face à un engagement des bénévoles qui s’essoufle au sortir de la crise de la Covid-19. Economie Sociale et Solidaire, développement du mécénat sportif et de compétences à amplifier, clusters sportifs territoriaux à faire émerger, …les pistes et les scénarii à imaginer sont nombreux mais doivent être engagés désormais rapidement.

Nous vous proposons d’en passer en revue quelques uns à l’occasion de cette nouvelle Rencontre du Club Sport & Management aux côtés de nos partenaires d’HEC Paris. Territoires, fédérations sportives, clubs professionnels, …tous sont concernés par le devenir économique des clubs associatifs et leur capacité à composer demain avec de nouvelles offres à la mesure d’un marché sport qui pourraient devenir de plus en plus tendu et concurrentiel.

Cette 70ème rencontre, marque donc la dernière étape du questionnement engagé autour de l’évolution du club de demain. Inscrite dans une logique de veille stratégique, elle propose donc d’éclairer spécifiquement l’évolution du modèle économique des clubs et la capacité des acteurs fédéraux à accompagner efficacement une offre multiple, associative et commerciale, locale et nationale via la mise en place d’un portefeuilles de dispositifs à déployer. 

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