« LE DTN, ATOUT STRATEGIQUE OU FREIN POUR LES FEDERATIONS ? »

Mardi 29 septembre 2020- 9h/12h,
Visio-conférence Zoom
Avec la participation de M. Philippe BANA,
Président de l’AS DTN, DTN FF Handball

​Le 25 août dernier, le journaliste Marc Ventouillac dans le journal l’Equipe, titrait « DTN, le casse-tête », éclairant l’interrogation actuelle des pouvoirs publics autour du maintien ou non des Directeurs Techniques Nationaux actuels à l’issue des élections fédérales qui s’engagent, à moins d’un an de l’échéance olympique de Tokyo reprogrammée pour l’été 2021. Au-delà du casting à mener par les futurs élus, comment concilier l’ambition de performance à la fois pour Tokyo 2021 et Paris 2024 sur fond de remise à plat des projets de développement fédéraux ? Si les ambitions politiques sont nombreuses et légitimes, la mission des futurs élus s’annonce délicate, et réclamera sens de l’innovation, ouverture, cohésion et efficacité. Le premier ministre, M. Jean Castex, vient de présenter, le plan général de relance de 100 milliards d’euros pour notre pays pour les 2 années à venir, véritable plan d’investissement pour demain pour susciter et conforter la confiance. Il inclut une enveloppe spécifique de 120 millions d’euros pour le sport (emploi, équipements et rénovation thermique, aide aux clubs) confiés à l’Agence Nationale du Sport (ANS) pour soutenir le rebond des acteurs concernés…
Les fédérations vont être à leur tour être invitées à l’issue de leurs assemblées électives à présenter ou conforter des projets mobilisateurs et de relance accélérant leur redéploiement, et à répondre rapidement et efficacement aux difficultés associées à la crise sanitaire actuelle. Les opportunités comme les chausse-trappes seront nombreuses. L’enjeu de résultat dépassant en cette période la simple posture providentielle, à fortiori au regard d’une gouvernance qui composera nécessairement plus fortement avec l’influence croissante des territoires. Les fédérations devront-elles alors se recentrer uniquement sur leur développement économique, territorial, durable et social, priorités indispensables pour beaucoup, en déléguant la « ligne performance » à la cellule haute performance de l’ANS, en charge du projet de performance Paris 2024, ou redimensionner l’action des directions techniques pour l’inscrire de façon mieux intégrée aux enjeux économiques, durables et sociétaux à accompagner ? Au-delà de la procédure formelle de nomination à respecter ou du métier de DTN une nouvelle fois challengé, ce sont donc des véritables enjeux de modèle, de pratique et d’identité qui sont aujourd’hui questionnés ! En effet, dans un tel contexte le DTN est-il voué à devenir uniquement « une courroie administrative » dans le processus politique fédéral où doit-il davantage s’affirmer comme un talent à reconnaître à part entière et à valoriser, pilier de la performance avec son équipe, aux côtés du président ?

Son action et sa proposition de valeur sont-elles d’ailleurs réellement limitées aujourd’hui au champ de la performance ? Faut-il aller plutôt jusqu’à « délocaliser » la DTN, pour faciliter le développement de la fédération en s’appuyant davantage sur le directeur de la performance promu par l’ANS, et s’appuyer ainsi plus fortement sur les ressources et l’expertise de la Cellule Haute Performance ?
Le débat qui s’ouvre prolonge-t-elle plus ou moins directement la discussion engagée il y a 2 ans autour du détachement envisagé des 1600 CTS, en éclairant une nouvelle fois les modalités d’accompagnement des acteurs techniques, et les conditions d’exercice de leurs responsabilités ?La responsabilisation accrue des présidents s’envisageait alors sur fond de dérégulation et de responsabilisation des acteurs, incarnée par la création de l’ANS, et de dynamisme attendu du secteur avec Paris 2024. Le contexte a changé. Faut-il s’y adapter aujourd’hui et revoir cette approche et le rôle des acteurs concernés ? A quelques mois de Tokyo, et au moment où s’engage simultanément une olympiade historique pour les sportifs et pour le pays tout entier, sur fond d’inquiétudes et de difficultés liées à la crise sanitaire, et des ajustements du cadre et de l’action de l’ANS, faut-il repenser et actualiser en mode agile les relations et le fonctionnement entre cette dernière, la direction des sports, les DTN et les présidents de fédérations ? De façon plus opérationnelle, quelles seront les éventuelles difficultés auxquelles pourraient-être confrontées les équipes techniques et leurs DTN à l’issue de cette période électorale exceptionnelle qui superposera 2 échéances olympiques, et quelles réponses apportées le cas échéant ?
Comment inscrire davantage enfin, si nécessaire, son équipe technique dans une dynamique de performance positive au service des sportifs, en conciliant les nouveaux impératifs de développement de sa fédération ? Pour répondre à ces questions en cette période de rentrée délicate et accompagner la réflexion des futures équipes dirigeantes, cette Rencontre propose donc de réfléchir à l’évolution du rôle ressource du DTN et de son équipe dans le modèle de développement à venir des fédérations.